Grandes lignes pour une première journée de mise en jambe
Posted on 04. Oct, 2010 by thomasmatagne in France
La grande muraille verte : les images du monde qui montre la volonté d'action sur le terrain
Dans les négociations sur le climat actuelles, il y a deux grands groupes de discussion : l’AWG-KP et l’AWG-LCA. Le KP est en charge d’établir la suite du protocole de Kyoto (dont la première période s’achève en 2012). Le LCA est chargé d’organiser une vision commune de l’avenir mondial à plus long terme.
Le Protocole de Kyoto est la bouée à laquelle s’attachent les pays en développement, car il offre une garantie minium pour eux. Le Protocole de Kyoto est une épine pour les pays développés : les Etats-Unis n’y sont pas (et n’y rentreront pas) et de nombreux pays ne sont pas en mesure de respecter leurs engagements. Les pays développés reportent donc tous leurs efforts sur le LCA, afin de construire un instrument global qui inclurait dans l’effort d’atténuation des émissions les Etats-Unis mais aussi des grands émergents… en essayant d’oublier Kyoto. Les pays en développement refusent de voir le Protocole de Kyoto se faire assassiner et répètent à l’envie qu’il faut une négociation qui se réalisent sur les deux voies. Voilà trois ans que cela dure (depuis le plan de Bali en 2007).
A Tianjin, l’objectif est d’organiser les textes qui pourront constituer des « Décisions » à adopter à Cancun. Le texte de négociation du LCA fait 70 pages, agrégat de multiples propositions et points de vue non tranchés (les propositions de la présidence, plus concises, ont été rejetées à deux reprises). La séance plénière de ce matin a prévu d’organiser les discussions autours de quatre groupe de travail thématiques. C’est là que se joue probablement une grande partie de l’avenir climatique. Premières réunions dans l’après midi, on allait commencer à y voir plus clair. Sauf que… ces groupes sont fermés à la société civile. Impossible donc de savoir qui prend quoi comme position, de savoir ce qui avance ou non. A vrai dire, rien de nouveau : les discussions à huit clos sont une habitude des relations internationales. Mais voilà qui est frustrant et passablement énervant quand on est là pour essayer de comprendre.
On se rabat donc sur les quelques réunions publiques… séances d’organisation du groupe AWG-KP, passablement ennuyeuses. Mais il y a parfois des faits exceptionnels en ce monde onusien : jugez-en. Le groupe AWG-KP a aujourd’hui pris une heure d’avance sur le programme hebdomadaire grâce à la bonne initiative du Président qui a profité d’une organisation rapide pour amorcer les échanges (au lieu de clore la séance après l’organisation comme il est fait d’ordinaire) !
Sachant que le texte du groupe fait 48 pages avec de nombreuses options et sous-options (a priori très incompatibles), ce n’était pas un luxe. Malgré tout, il est à peu près certain que cette petite heure de rab’ ne suffira pas pour faire fondre le texte à 25 pages et à regrouper les Parties autours d’objectifs communs… Tout le monde le sait, d’ailleurs le Président l’a souligné : chacun répète sa position (maintenant bien connue), et il n’y a pas d’air frais qui filtre.
Alors comme je n’ai pas grand chose à me mettre sous la dent en termes d’avancées sur le fond (et que la fatigue liée au décalage horaire se fait sentir)… je me réfugie dans l’imagination, tel un gamin.
La suite dans deux heures.
