Tuvalu fait sensation !
Posted on 09. Dec, 2009 by Florent Baarsch in France, bits | View Comments
La plénière, juste avant la suspension de séance.
C’est le coup de théâtre que beaucoup attendaient ou redoutaient, voilà que le premier événement majeur de la COP15 est à annoncer. La seconde réunion de la Conférence des Parties est suspendue temporairement à la demande de Tuvalu et suite à la décision de la présidente Connie Hedeegard (l’ancienne Ministre danoise de l’énergie et du climat).
Cette suspension a été demandée par Tuvalu et les pays insulaires (membres de l’AOSIS) qui demandent la création d’un groupe de travail dans la conférence des parties dans l’objectif d’amender le protocole de Kyoto. A l’heure actuelle, je ne connais pas la substance de la modification souhaitée par les pays insulaires. Cet arrêt des discussions fut la seule solution à la disposition de la présidence dans la mesure où toujours Tuvalu refuse que soient menées des discussions informelles qui seraient dans ce cas présent contraires à la Convention Cadre sur les changements climatiques (article 17 - les groupes de travail sous la convention doivent être créés dans le cadre d’un processus ouvert et public).
Etrangement, les débats se sont principalement déroulés entre pays du Sud, avec d’un côté les Etats insulaires qui souhaitent la modification du protocole et les autres qui craignnent qu’une ouverture des discussions ne mène qu’à la disparition finale du protocole de Kyoto ou du moins à l’ouverture du brèche dans le protocole de 1997.
Les Etats du Nord se sont montrés totalement muets, peut-être pour deux raisons. La première est que beaucoup d’entre eux souhaitent mettre à plat (voire à mal) le protocole de Kyoto, et deuxièmement qu’ils observent peut-être avec attention l’affaiblissement du groupe des pays en développement.
En réaction, les jeunes et les ONG présentes à la Conférence des Parties ont décidé de soutenir la position prise par les pays insulaires et Tuvalu en organisant une manifestation de soutien non-autorisée par les Nations Unies. Cette manifestation s’est déroulée juste à l’entrée de la plénière où devait se tenir la suite de la deuxième rencontre de la COP.
La manifestation de soutien à Tuvalu
EUROPE CAN SAVE COPENHAGEN — CALL YOUR LEADER
Posted on 09. Dec, 2009 by Joshua Wiese in E.U., France, Germany, Italy, Spain, Sweden, United Kingdom, bits | View Comments
From our friends at AVAAZ:
Find the number to call your head of government, using the drop down box, below. Most offices are open 8.30am-5pm. Call and ask for one of your leader’s climate staff. Beneath the box are some suggestions for what to say, as well as a comments form where you can share details of your call with other Avaaz members!
Talking points for EU calls
1. The Copenhagen talks risk collapsing already. European leaders must do all you can to rescue a real deal. Become active dealmakers. Rebuild trust with poorer countries by offering fairer and more ambitious proposals.
2. Offer real money for climate finance this week. Say specifically how much the EU will contribute by 2020. Identify new funding sources like aviation and shipping revenues. Increase the global figure to a more credible €135bn — on top of aid promises already made.
3. Strengthen Europe’s emission targets, making real cuts of 30%-40%, and stop relying on loopholes, offsets and accounting tricks. To be fit for the future, Europe needs transformative investment in low-carbon recovery. Otherwise we will fall behind.
People are lined up inside the COP making calls. If you’re out there online, join in.
La France avant la conférence de Copenhague
Posted on 04. Dec, 2009 by Florent Baarsch in France | View Comments
La Bannière de la COP15 à l'entrée du centre de conférence
La quinzième conférence des parties commencera lundi 7 décembre à Copenhague. Dans ce grande théâtre de la négociation sur le climat que sera la COP15, il est important de se rappeler le rôle et les positions prises par certains de ses acteurs qui pourront jouer un rôle important dans les discussions. Parmi ceux-ci, et celle qui je suis très attentivement : la France.
Il est cependant primordial de rappeler un point essentiel, la France ne devrait (en théorie) pas avoir de position dans les négociations. Sa position devrait être celle de l’Union Européenne. Ainsi, la position que devrait défendre la France est la suivante :
- Pour les réductions d’émissions 20% de manière unilatérale pour 2020 sur la base de 1990. Et 85% pour 2050 sur la base de 1990 toujours.
- Pour l’adaptation aux changements climatiques, l’Union s’est prononcée pour un financement à hauteur de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 dont une fourchette de 22 à 50 milliards assurés par du financement public.
- Enfin, concernant la forme de l’accord, l’Union semble s’être rangée derrière la coalition du pire en demandant un accord “politiquement contraignant” et une rencontre au cours de l’année prochaine pour signer un accord juridiquement contraignant.
Cependant, la France aime cultiver son exception, tant dans le domaine de la culture que dans le domaine du climat ! Ainsi, ces dernières semaines ont été marquées par une réelle agitation diplomatique du côté français. Deux initiatives sont à mettre en avant :
- La première, en terme d’ancienneté, c’est le plan “Justice Climat” présenté, promu et défendu par Jean-Louis Borloo le ministre de l’environnement français. Ce plan a principalement vocation à aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques et à mettre en place un plan global pour permettre aux pays en développement de devenir rapidement des modèles de développement durable. Ce plan coûtera extrêmement cher, et la question du financement n’a pas été résolu - seul un groupe chargé de réfléchir sur des financements innovants pourra apporter la réponse à cette question plus qu’essentielle !
- La seconde initiative est la déclaration commune entre le président Brésilien Lula et la président Français Nicolas Sarkozy. Ce plan partait d’une excellente intention avec en filigrane l’idée de jeter un pont entre Nord et Sud, entre développés et en développement. On ne peut que regretter que le texte issu de cette rencontre ne soit qu’une déclaration d’intention et que les engagements pris soient si peu consistants. On parle de réduction d’émissions et de financement pour l’adaptation sans que des chiffres ne soient annoncés. L’intention était excellente, le résultat est décevant et plus particulièrement parce que la France porte seule ce texte avec le Brésil et n’est pas soutenue par les pays européens. Or sans soutien de l’Union, le texte ne pourra aller bien loin dans la négociation.
La négociation s’ouvre. Le bilan des précédentes conférences sera sur la table, il ne reste plus qu’à espérer que nos dirigeants passent aux actes après avoir si bien discouru. Plus que deux semaines pour en juger !